C’est pour ton bien!

« Derrière de nombreux symptômes et troubles du comportement, se trouve une culpabilité.

Une culpabilité d’être, d’exister, de s’exprimer et qui limite grandement la satisfaction des besoins. Une culpabilité née de la relation que l’enfant a eu avec ses parents et ses éducateurs et qui a été implantée et renforcée par les punitions ou le chantage à l’amour.

C’est pour ton bien disaient-ils !« Ne penses pas ceci, ne soit pas comme cela, ne fait pas ça.. »Bourreaux sans le savoir ils imposèrent à leur enfant, souvent par la force et la menace, une manière de penser et d’être.

C’est comme cela que l’on enseigne le respect et les valeurs dans la famille. Et ce traitement de faveur a duré jusqu’à ce que l’enfant oublie qui il était. Puis il a continué à grandit et à obéir et c’est tout naturellement qu’il s’est laissé séduire par les sirènes d’un système qui lui promettait d’être heureux.

Chaque jour il s’est éloigné un peu plus de celui qu’il était étant enfant, pour courir après des chimères de reconnaissance, d’amour et de bonheur, sans voir que ce qu’il cherchait profondément c’est celui qu’il était.

Une fuite en avant qui l’a conduit à se perdre et ne plus savoir comment faire, ni comment retrouver ce bonheur, cette spontanéité et cette légèreté d’être simplement lui-même.

Alors il a cotisé à la seule chose qui lui restait, son bourreau de sytème, qui tel un père adoptif tyrannique lui promettait de satisfaire ses besoins si il l’écoutait. « Tu verras, si tu travailles tu seras récompensé, tu seras heureux, si tu m’écoutes tu pourras faire ceci ou cela.. »Et aujourd’hui c’est lui qui pronnonce ces mots..« C’est pour ton bien ! C’est pour notre bien à tous ! »

Les années passant lui ont fait oublier cet enfant en lui-même, oublier sa magie, sa légèreté et son bonheur. Et il a aussi oublié toute la tristesse et la souffrance qu’il a ressenti lorsqu’il a été contraint par la force de se soumettre aux ordres, aux croyances et aux valeurs de ses éducateurs.

Et puis un jour il est tombé malade et c’était grave ! Un cancer, une infection, un virus..Il a alors commencé à implorer ce père adoptif pour lequel il cotisait, pour lequel il se battait depuis tant d’années, attendant sa récompense.« Soigne-moi je t’en pris demanda t’il à celui-ci ! »

Mais celui-ci ne pouvait rien pour lui parce qu’il ne connaissait que la force, le chantage et la tentation, il ne connaissait rien à la vie et au vivant et ne savait pas ce qui rend malade ou fou.

Il ne savait pas que lorsqu’on force un enfant à abandonner qui il est vraiment, il devient un esclave et un bourreau, il ne savait pas que lorsqu’on hôte sa spontanéité et sa joie d’être à un enfant, il risque de tomber gravement malade plus tard en cherchant désespérément à l’extérieur ce qui lui-manque profondément; lui-même.« Pourtant c’était juste pour son bien ! »

Et oui mais la culpabilité est la mère de l’asservissement car c’est elle qui transforme un enfant heureux et innocent en victime et la victime en bourreau lorsqu’elle vieillit.

Celui qui se sent coupable obéit et se transforme inexorablement en bourreau si il ne désobéit pas.Imposer quelque chose à l’autre ça le tue ! Pas son corps évidemment mais la vie qui l’habite.

Et dans un monde qui se dit plus conscient que jamais, il serait peut être grand temps que celui qui désire imposer sa volonté sous prétexte de liberté, regarde en lui-même pour découvrir qu’elle peur l’asservit encore.

Parce que tant qu’il ne fera pas cela, il sera destructeur, il tyrannisera et brulera la terre entière pour le bien de tous et à la recherche d’un bonheur qu’il ne pourra jamais trouver. A moins qu’il prenne conscience que son seul bonheur possible est de retrouver l’enfant qu’il était..

Si vous considérez qu’il est possible d’imposer des choses pour le bien de tous, sérieux, appelez votre psychologue, parce que c’est comme si vous aviez une arme braquée sur votre tempe ou sur celles de vos enfants.

Et si vous ne prenez pas conscience tout de suite que le fait d’imposer quelque chose aujourd’hui c’est comme appuyer vous même sur la détente, vous êtes mort..

Et si vous ne comprenez rien à ce que je viens de dire, je vous présente toutes mes condoléances…

Thierry Garnier

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